vendredi 25 janvier 2008

dimanche 20 janvier 2008

Dans grève, il y a rêve!


Manifestation

A l’appel des syndicats CGT, FSU, F.O., Solidaires, UNSA et CFTC des Hautes Alpes

Jeudi 24 janvier 2008
À 10h00

Devant l’Hôpital de Gap


Qui sème la misère! Récolte la colère!!


Il y a urgence

Patronat et directions syndicales ont mis la dernière main à un projet d’accord sur la « modernisation du marché du travail », que la présidente du Medef, Laurence Parisot, a qualifié de « réforme historique ». D’ores et déjà, FO et la CFTC ont annoncé qu’elles le signeraient. Avec cette réforme en cours sur le contrat de travail, le patronat est en voie d’obtenir la possibilité de licencier comme bon lui semble et la disparition, à terme, de toute garantie actuellement attachée au contrat à durée indéterminée comme la fin de ce CDI lui-même.

Dans le même temps, Sarkozy renouvelait, à Lille, le 11 janvier, ses provocations contre les fonctionnaires. Avec la réforme de l’État, il veut en finir avec toutes les garanties attachées au statut de la fonction publique, avant de privatiser tout ce qui reste de rentable dans les services publics.

Dans l’un et l’autre cas, il s’agit de rendre les plus précaires possibles les conditions d’embauche et de rémunération des travailleurs, afin de faire baisser le coût du travail. De quoi permettre, dans le privé, l’augmentation directe des profits des grandes entreprises – 100 milliards d’euros l’an dernier pour celles cotées au CAC 40 –, et assurer, par la diminution des dépenses publiques « improductives », qu’une part toujours plus importante des ressources de l’État soit reversée sous la forme de mille et une subventions dans les poches du patronat – 65 milliards d’euros en 2006.

Ces prétendues « réformes », génératrices de reculs sociaux considérables, comme également celle des retraites ou la disparition programmée de la durée légale du travail, les représentants du Medef et du gouvernement ont le cynisme de nous les présenter comme une promesse d’amélioration de notre situation. L’économie « libérée » de ses « contraintes » créerait, nous disent-ils, sans rire, le plein-emploi de demain et une revalorisation de notre pouvoir d’achat. La faible diminution des chiffres du chômage, assurée en grande partie par un nombre de radiations de plus en plus important, leur sert d’argument.

Sarkozy croit pouvoir continuer à jouer le rôle de marchand d’illusions, servi qu’il est par l’absence d’opposition réelle à sa politique du côté d’une gauche institutionnelle qui s’est coulée dans le système, à force de s’y adapter, et qui ne jure, à l’image d’un Strauss-Kahn devenu directeur du FMI, que par les contraintes de la mondialisation capitaliste, voire de ses prétendus bienfaits.

Dupe de ses succès, aveuglé par les flagorneurs, Sarkozy pense pouvoir afficher un train de vie de star de la politique, vacances de millionnaire, bijoux de grand luxe, et subjuguer une opinion qui ne jurerait que par les magazines people, là où il ne fait que mettre en lumière ses liens avec les grands de la finance et leur parasitisme, leur égoïsme cynique.

Le « gagner plus en travaillant plus » se révèle être une formidable escroquerie, quand les médecins urgentistes dénoncent les millions d’heures supplémentaires qui ne sont pas payées dans des hôpitaux où le personnel, nettement insuffisant, ne peut plus faire face à la demande de soins. Face à la flambée des prix des produits les plus indispensables comme des loyers ou des carburants, l’urgence est à l’augmentation des salaires, des pensions de retraite comme des minima sociaux.

Plus généralement, il s’agit d’inverser le rapport de force, qui fait qu’une part toujours plus importante des richesses produites est accaparée par le capital au détriment de ce qui revient au monde du travail. Selon une récente enquête de la Banque des règlements internationaux, « la part des profits dans la valeur ajoutée des pays riches n’a jamais été aussi élevée depuis 45 ans ».

Alors oui, l’heure est à la préparation de la contre-offensive. Pour mettre un coup d’arrêt aux contre-réformes, comme pour imposer l’augmentation des salaires, l’interdiction des licenciements et l’embauche massive de tous les chômeurs en diminuant le temps de travail. Mais le monde du travail manque cruellement, pour engager la lutte, d’une perspective claire et d’une direction.

Le 22 janvier prochain, les cheminots manifesteront contre la réforme des régimes spéciaux et la restructuration du fret. Le 24, ce sont les salariés de la fonction publique d’État, des collectivités territoriales et des hôpitaux qui sont appelés à faire grève contre les 23 000 suppressions de postes et pour l’augmentation des salaires, de même que les étudiants par l’Unef. La CGT envisage également une journée de mobilisation pour l’augmentation des salaires dans le privé et dans le public, début février.

Même s’il y a de quoi être plus que sceptique sur l’efficacité de ces journées sans lendemain, il serait souhaitable que le mécontentement s’y exprime massivement, que les salariés, les jeunes, les chômeurs fassent connaître dans la rue leur opinion, manifestent leur opposition aux réformes gouvernementales et patronales, exercent leur pression sur les directions syndicales pour leur imposer de quitter le jeu de dupes dans lequel elles sont engluées, de claquer la porte de négociations dans lesquelles leur seul rôle est de légitimer les mauvais coups contre la population.

Galia Trépère

Réunion à Briançon